chaque cabinet d’audit a une méthodologie qui lui est propre. Cependant, on retrouve dans chacune de ces méthodologies des grandes lignes semblables. L’objectif est d’en donner ici un aperçu simplifié afin de vous permettre de comprendre globalement ce qu’est la méthodologie d’audit.
La méthodologie va s’appuyer sur une démarche générale qu’il faut ensuite adapter aux spécificités de chaque mission. Cette démarche comporte 3 étapes principales :
prise de connaissance ;
évaluation du contrôle interne ;
examen des comptes financiers ;
opinion et rapport.
Etape 1 de la méthodologie d’audit : prise de connaissance
Cette première étape permet à l’auditeur de prendre connaissance du contexte général de la société et d’évaluer les principaux risques. Il va ensuite s’appuyer sur cette prise de connaissance pour planifier et orienter sa mission.
C’est au cours de cette première étape que l’auditeur met en place le dossier permanent (ou le complète s’il existe déjà) et rédige le plan de mission.
Pour atteindre ses objectifs, il va mener des entretiens avec les personnes clés de l’entreprise et exploiter la documentation ainsi que les comptes de l’entreprise.
Etape 2 de la méthodologie d’audit : évaluation du contrôle interne
Au cours de cette deuxième étape, l’auditeur va rechercher les différents risques et en apprécier les incidences possibles sur la nature et l’étendue de ses travaux. Il va pour se faire étudier les procédures de contrôle interne aboutissant à la production des comptes financiers.
Cette étape lui permet de mettre en œuvre une approche par les risques, ce qui va lui éviter de contrôler exhaustivement les comptes financiers mais bien de se focaliser sur les points risqués. Pour rappel, l’objectif du CAC est d’exprimer une opinion motivée sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des informations financières qui lui sont soumises. Il n’a pas pour objectif de prouver que les informations sont justes.
Pour s’assurer d’atteindre cet objectif, l’auditeur va établir un seuil de signification. Ce seuil, un chiffre, va lui donner une limite chiffrée au-delà de laquelle une erreur, une inexactitude ou une omission peut affecter la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes annuels. Ce seuil va être utilisé tout au long de sa mission pour programmer l’étendue des sondages et apprécier la gravité des anomalies éventuellement constatées. Il s’agit bien sûr d’une notion subjective, qui est établie en fonction de critères quantitatifs (bénéfice net, capitaux propres…) et qualitatifs (intuition fondée sur analyse effectuée). Il relève donc du pouvoir de décision du CAC.
Etape 3 de la méthodologie d’audit : examen des comptes financiers
Cette troisième étape est dans la continuité des deux précédentes. En effet, une fois qu’on a pris connaissance de l’environnement de l’entreprise, de son contrôle interne et qu’on a ciblé les risques, il est nécessaire d’analyser les comptes de manière plus précise afin d’identifier les éventuelles anomalies significatives.
Pour contrôler les comptes, l’auditeur va chercher à valider les assertions d’audit. Il s’agit des critères auxquels doit répondre l’information financière pour qu’elle soit régulière et sincère. Ces assertions s’appliquent à chaque poste du bilan et du compte de résultat et aux informations contenues dans l’annexe. Globalement il existe 6 assertions : exhaustivité, réalité, propriété, correcte évaluation, séparation des exercices, correcte imputation.
Pour valider ces assertions, l’auditeur va mettre en œuvre des procédures d’audit (cf. article dédié). Il va ensuite consigner tous ses travaux dans un dossier de travail. Ce dossier va permettre au CAC de :
rendre la mission plus efficace grâce au suivi de l’avancement des travaux ;
contrôler les travaux de ses collaborateurs ;
justifier les conclusions tirées et apporter la preuve des diligences effectuées.
Dernière étape de la méthodologie d’audit : opinion et rapport
Le CAC, comme la loi le prévoit, doit établir un rapport dans lequel il expose et justifie son opinion. Cette opinion est la conclusion de tous les travaux menés au cours de la mission. Elle est communiquée à l’ensemble des associés/actionnaires au cours de l’assemblée générale annuelle par l’intermédiaire du rapport. Ce rapport a une forme et un fond précis : titre, paragraphes, date, signature du rapport.
L’opinion donnée par le CAC peut être, selon le cas:
– la certification sans réserve ;
– la certification avec réserve(s) : désaccord ou limitation ;
– le refus de certifier : désaccord, limitation ou incertitude.